L’oeil grec protecteur contre la matiasma

Avez-vous déjà aperçu ce symbole représentant un œil bleu ? Les yeux avertis le repèrent partout. Il s’agit d’une protection contre la « matiasma » (le mauvais œil). Très superstitieux, les grecs se protègent du mauvais œil en représentant ce signe distinctif un peu partout : sur les embarcations, sur les murs des maisons proches de l’entrée, porté en bijou ou accroché au rétroviseur de leur voiture, dans les berceaux des bébés…

L’œil bleu grec 🧿 et Santorin

Les grecs le déclinent en peinture, sur des perles, en amulettes, en bracelets, en colliers… Les touristes les achètent aussi dans les boutiques de souvenirs sous la forme de bijoux, mais aussi porte-clés, tee-shirts, coussins et serviettes de plage.

Il est impossible de ne pas trouver un petit quelque chose à ramener dans ses bagages qui ne reprend pas l’œil bleu. À part les magasins dédiés aux icônes religieuses, il y a peu de chance qu’une boutique ne propose pas d’article à la vente avec ce symbole. Par contre, ne vous attendez pas à du 100% local : la plupart des souvenirs, de la verroterie et des bijoux viennent de l’autre côté du globe.

? Une des activités phares à Santorin est l’excursion en bateau jusqu’au volcan encore actif au centre de la caldeira.

Cliquez ici pour voir cette activité ou accéder à toutes les activités réservables.

À Santorin, c’est le symbole le plus réutilisé après les fameuses blanches coiffées de dôme bleu. Ce symbole fonctionne très bien avec les codes couleurs de Santorin : l’eau d’un bleu profond, le blanc immaculé des constructions…

Superstition à la grecque

Souvent appelé « mati » ou « mataki« , le but principal de l’œil grec n’est pas décoratif. Il est là pour protéger et empêcher les effets du mauvais œil. Il est très souvent représenté par un ensemble de cercles : bleu foncé pour l’extérieur, blanc ou bleu clair au milieu puis noir (comme la pupille) en plein centre. Le bleu symbolise l’eau, symbole de vie et de croissance, ce qui fait particulièrement sens dans un pays où l’eau est rare et notamment à Santorin où il n’y a pas de source.

Très répandue sur le pourtour méditerranéen, la croyance du mauvais œil est bien ancrée depuis l’époque de la Grèce antique. Le regard d’une personne jalouse porte malheur à celui qui est visé : il a alors le « mauvais œil » et devient « matiasmenoss« . La personne touchée par le mauvais œil voit s’abattre sur elle de multiples malheurs et tracasseries : problèmes de santé, problèmes sentimentaux… La personne jalouse n’a pas besoin d’avoir envie de nuire pour porter le mauvais œil et beaucoup de personnes peuvent donc être touchées (spécifiquement les femmes et les bébés). Pour se prémunir de ces embêtements, la « mati » est une parade simple et efficace.

Et lorsque le symbole se brise, c’est qu’il a rempli son rôle : le mauvais œil a été évité. Il faut alors le remplacer pour se prémunir des futures agressions de même type.

Les grecs se protègent aussi avec une sorte de crachat rituel lorsqu’ils émettent un compliment : le ftou ftou protège ainsi les destinataires de leurs paroles. Et lorsqu’il faut faire partir le mauvais œil qui vous est tombé dessus, direction l’exorciste qui se chargera du sale boulot à base d’incantation, de sel, d’huile et d’eau.

Mis en ligne par Christophe
Publié le 31 décembre 2019