L’histoire de Santorin est fatalement liée à l’histoire de son volcan. Les habitants mais aussi les îles alentours et une bonne partie de la Méditerannée en on fait l’expérience au fil des siècles.
Une génèse volcanique
D’abord il n’y avait que la mer. Les Cyclades ne connaissaient pas l’archipel de Santorin pour la bonne raison qu’il n’existait pas. Puis le volcanisme a fait son œuvre, la terre surgit de la mer et constitua une forme arrondie de presque 15km de diamètre. Après que la terre se soit refroidit, la nature s’installa et les humains débarquèrent.
C’était au alentour du 3ème millénaire avant notre ère et ce furent les Préhéllènes qui investirent les lieux. Fortement liés à la Crète minoenne, les habitants bâtirent une vraie ville avec des maisons de 2-3 étages richement décorées de fresques. Ce sont d’ailleurs ces fresques qui sont les vrais trésors des lieux et qui font la fierté des archéologues du site d’Akrotiri.
? Une des activités phares à Santorin est l’excursion en bateau jusqu’au volcan encore actif au centre de la caldeira.
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Cette île fût nommée Stronghylé (en grec, stronghylo veut dire rond et c’était la forme de l’île avant son explosion). On voit aussi le nom Kallisté apparaître dans les textes anciens.
Santorin durant l’antiquité
Vers 1600 avant JC (à quelques dizaines d’années près, on ne sait pas vraiment et les écrits contredisent les datations scientifiques), l’île explose. Littéralement. L’histoire rejoint ici la mythologie et les traces écrites sont bien maigres et c’est avec un peu d’imagination que l’on peut faire le lien entre l’île d’alors et le mythe de l’Atlantide, de Pyrrah, de Deucalion ou encore la bagarre entre Poséidon et Athéna et même les 10 plaies d’Égypte de l’Ancien Testament.
Quand 80km2 de terre sont engloutis brusquement par la mer, les répercussions sont immenses. D’abord pour l’île qui devient terre morte mais aussi pour les îles proches qui voient foncer sur elles une énorme vague dévastatrice. C’est certainement cette explosion qui a signé l’arrêt de mort de la civilisation minoenne.
Jusqu’à aujourd’hui, 14 autres explosions volcaniques ont été répertoriées.
Vers 1300 avant JC, les Phéniciens colonisent l’île. Ils sont rejoints vers 1115 avant JC par les Doriens en provenance de Lacédémone. À leur tête se trouve le petit fils d’Oedipe, un certain Théra. L’île prend alors le nom du nouveau roi et se développe. Villages, lieux de cultes et ports commencent à recouvrir l’île. Vers 850 avant JC, l’alphabet phénicien fait son apparition.
Mais la sécheresse fait finalement fuir les habitants et en 650 avant JC, l’île se retrouve désertée. Délaissée par ses alliés lacédémoniens, Athène lorgne sur l’île et la prend sous son giron (et la soumet à l’impôt). Base navale des Ptolémées dont on peut encore voir l’influence au travers du site archéologique de Messa Vouno, l’île change finalement de main avec l’expansion d’un nouveau peuple, les Romains.
L’influence des chrétiens et de Byzance
Avec les romains, voici que débarquent les premiers chrétiens. Nous sommes alors au 3ème siècle après JC et le premier évêque, Justinien, détient l’épiscopat de Théra qui fait partie de la Métropole de Rhodes.
L’influence de Byzance se développe et jusqu’au début du 12ème siècle, des constructions religieuses sont érigées. C’est le cas, par exemple, de l’église de Panaghia Épiskopi Gonia que l’on doit à l’empereur Commène.
L’invasion des francs et changements multiples de dominations
Au début du 13ème siècle, les francs envahissent l’île qu’ils renomment Santorin. La ville principale est désormais Scaros. Mais cette invasion attise les rivalités et pendant 5 siècles, l’île va changer de mains plusieurs fois et quasiment toujours dans le sang : Venise, Byzance, Turquie, Gênes… Et comme si ça ne suffisait pas, l’île est la cible de pirates et finit par n’avoir plus que quelques centaines d’habitants.
Alors délaissée, l’île jouit d’une certaine autonomie et les comptes à rendre aux différents envahisseurs ne sont pas si importants que ça.
Développement économique
À partir du 19ème siècle, Santorin a enfin pu développer sa flotte et se positionne sur la troisième marche du podium grec juste derrière Hydra et Spetses. La croissance se poursuit mais l’île se fait distancier et ne peut plus rivaliser avec les autres îles et ports qui bénéficient de meilleures conditions de développement.
Ce n’est qu’en 1840 que Santorin devient définitivement grecque avec la signature du traité de Londres.
Le dernier grand tremblement de terre date de 1956. Il fait fuir les habitants. Ce n’est que récemment avec le tourisme que l’archipel de Santorin ne s’est réellement développé. Jusqu’à la prochaine colère des dieux ?