Téléphérique

Entre l’ancien port Skala au niveau des flots et la ville de Fira, il y a une falaise et des pentes vraiment abruptes d’environ 260m de haut. Pour passer de l’un à l’autre, il y a le chemin de pierre emprunté par les ânes (donkey path) et constitué de nombreuses marches de taille hétérogènes et souillées par les déjections des animaux ou bien le téléphérique appelé ici cable car.

Évidement, le téléphérique est le moins fatiguant et le moins dangereux. Néanmoins, pour une personne sans souci de santé, les approximatives 590 marches que constitue le trajet à pied est tout à fait faisable en une vingtaine de minutes.

Le téléphérique de Santorin

télécabines de Santorin et chemin des ânes

Les 12 télécabines avec le chemin piéton au premier plan

Le téléphérique de Santorin est composé de grappes de 6 télécabines qui font des rotations toutes les 20 minutes et permet de transporter 600 personnes par heure dans chaque sens. Le trajet dure 3 minutes et permet d’apprécier la verticalité de cette portion de l’île. Le trajet en lui-même est très raide et même dans les cabines, ça se ressent franchement. Vous devrez peut-être vous déboucher les oreilles à cause de la pression causée par la montée rapide.

? Une des activités phares à Santorin est l’excursion en bateau jusqu’au volcan encore actif au centre de la caldeira.

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En regardant à l’extérieur, vous verrez d’abord la trouée dans le mur de soutènement permettant le passage des cabines puis le chemin des piétons et des ânes, quelques vues plongeantes et autres perspectives sur les différentes roches qui composent la falaise et, avant d’en apprécier plus, vous serez déjà arrivé.

Les cabines sont étroites et jusqu’à 6 personnes prennent place à l’intérieur de chacune.

Le départ du téléphérique se fait au nord de l’ancien port Skala et est très facile à trouver. Il s’agit d’un bâtiment blanc à terrasses d’où sortent les câbles et les cabines accolé à la falaise et protégé des éboulements par des murs de soutènements. Des marches larges et longues deviennent de plus en plus raides et permettent d’accéder aux différentes cabines. Une fois passé l’entrée, l’ensemble est abrité et permet d’attendre le prochain passage debout mais dans des conditions agréables. Le quai d’embarquement permet de voir la poulie motrice rouge.

L’arrivée se fait en pleine ville 212m plus haut (220m au-dessus du niveau de l’eau). La gare d’arrivée débouche sous la ville et une ruelle passe par-dessus. Depuis la ville, la gare d’arrivée du téléphérique est quasi-invisible.

Le téléphérique hier, aujourd’hui et demain

téléphérique de Santorin

Derniers pylones avant la gare d’arrivée souterraine au sommet du téléphérique de Santorin

En 1979, un armateur local, Evangelos Nomikos, offre à Santorin le téléphérique. Une fondation est tout d’abord créée. Elle permet de construire le téléphérique et a pour but de dynamiser le développement économique de l’île et de faciliter le tourisme.

En effet, à l’époque, il n’y avait pas de façon rapide et facile d’accéder à Fira depuis la caldeira et le nouveau port d’Athinios n’était pas encore opérationnel. Les ânes ne permettaient pas de répondre au volume important de visiteurs. Le téléphérique était donc la réponse parfaite. Mais pour contenter l’économie du transport de bagages et du transport de personnes à dos d’ânes, un partenariat a été conclu : pour chaque voyage en téléphérique, une rétribution financière est reversée aux âniers et muletiers. Ainsi, les voyageurs peuvent choisir entre 3 moyens de transports différents (téléphérique, ânes et à pied) et chaque mode de transport ne met pas en péril les 2 autres.

Le site choisi est abrité des vents, ce qui réduit les moments d’arrêt pour raisons météo, et le parcours est assez proche du sol. La longueur total du parcours est de 390m.

C’est le constructeur de téléphérique Doppelmayr qui a été chargé de sa réalisation. Télécabine à va-et-vient, la TCV6X6 de Santorin ouvre finalement ses portes aux premiers passagers en 1982. Le téléphérique est un monocable équipé de 2 trains de 6 cabines CWA et pourvu d’une solution révolutionnaire – à l’époque – basé sur des automates. L’installation compte 9 pylônes et la pente maximale est de 129% ! Les cabines sont bien aérées pour supporter les fortes chaleurs estivales.

Le coût total des travaux (130 millions de drachmes) était très important et aucune commune des Cyclades n’aurait pu se l’offrir. Une fois les travaux terminés, la fondation a transféré la propriété du téléphérique aux 14 villes et villages de Santorin. Le prix du billet, en plus de la contributions aux muletiers, sert à financer le développement économique de l’archipel.

Aujourd’hui, le téléphérique est sous-dimensionné et ne correspond plus aux attentes, notamment en ce qui concerne les temps d’attente et les personnes à mobilité réduite. 2 projets de nouveaux téléphériques sont à l’étude depuis 2013 : l’un au sud de Fira et l’autre au port d’Athinios. Très onéreux, ces 2 projets risquent de rester encore quelques années dans les cartons.

Informations pratiques

entrée du téléphérique de Santorin

Ce passage couvert à côté des boutiques est bien l’entrée du téléphérique (gare d’arrivée de Fira)

  • Le téléphérique de Santorin est ouvert tous les jours de 6h30 à 22h à la belle saison. Les horaires sont réduits le reste de l’année
  • Le téléphérique est payant (mise à jour 2025) : 10€ le trajet par adulte et 5€ par enfant jusqu’à 10 ans. Les moins de 5 ans ne paient pas. Supplément bagage de 3 euros par passager. Les tickets s’achètent directement au téléphérique (espèces ou CB).
  • Le téléphérique n’est pas « accessible ». Il faut pouvoir grimper une bonne dizaine de marches en autonomie sur ses 2 jambes.
  • Il faut parfois attendre 1 heure pour prendre le téléphérique (à l’aller comme au retour). En cas de forte affluence, ça grogne beaucoup : chaleur, piétinement, pas de file prioritaire, des gens qui tentent de doubler, le personnel débordé et parfois désagréable… Ça nuit clairement à l’expérience de visite surtout si vous êtes sur Santorin qu’une seule journée.

Pourquoi prendre le téléphérique de Santorin ?

Le port Skala n’a pas vraiment d’intérêt. On s’y rend pour visiter les îles volcaniques au centre de la caldeira ou parce que les navettes des paquebots y déposent leurs passagers.

  • Lorsqu’il fait trop chaud : en plein été, descendre les marches n’est pas trop fatiguant mais les remonter, si ! Le trajet est essentiellement à découvert et l’effort peut être élevé ;
  • Lorsqu’il pleut : à pied, le trajet sur les marches est glissant. Il y a bien des rebords sur lesquels s’appuyer mais les virages sont raides et lorsque le sol est mouillé, ça glisse ;
  • Lorsqu’il n’y a personne au téléphérique : paradoxalement, prendre le téléphérique peut être plus long que de monter à pied. Ça arrive lorsqu’il y a foule à l’ancien port et notamment lorsque des groupes arrivent en même temps (retour des îles volcaniques du centre de l’archipel de Santorin ou arrivée de paquebot) ;
  • Si vous êtes fan de téléphérique ou avec les enfants : tout simplement pour le plaisir de la balade ;
  • Pour raisons de santé : c’est la meilleure des raisons.