Un mystère vient d’être résolu. Pendant longtemps, les archéologues se demandaient à quoi pouvaient bien servir les petites billes de pierres trouvées sur Santorin mais aussi dans les îles proches (Crète, Chypre et d’autres îles grecques). Il s’agirait finalement de pièces d’un jeu de société préhistorique.
Ces pierres taillées grossièrement dans des blocs de minéraux et de couleurs variés et faisant entre 3 et 6 centimètres. La plupart étaient du tuf volcanique mais une dizaine d’autres minéraux ont été recensés parmi les billes dont du marbre et de l’agate. Elles ont été découvertes lors de fouilles au début du siècle au sein des villages et notamment sur le site d’Akrotiri pour Santorin. Plusieurs explications avaient été évoquées : système de comptabilisation (un peu comme les bouliers), pierre pour fronde, balle de jeu à la main…
C’est une équipe de l’Université de Bristol du département d’archéologie et d’anthropologie composée des scientifiques Christianne Fernée et Konstantinos Trimmis qui a apporté la bonne réponse à cette énigme vieille d’une vingtaine d’années.
? Une des activités phares à Santorin est l’excursion en bateau jusqu’au volcan encore actif au centre de la caldeira.
➡Cliquez ici pour voir cette activité ou accéder à toutes les activités réservables.
Les différentes collections de billes contenaient toutes des pierres de tailles différentes. Pour les 746 trouvées à Akrotiri et datant de 3600 à 4500 ans, les chercheurs ont réussi à comprendre leur rôle en examinant les « plateaux de jeux » retrouvés à proximité. Sur des pierres plates situées à côté des billes, des cavités peu profondes ont été découvertes. Les billes s’y logeaient naturellement. Le nombre d’emplacements disponibles était restreint et peu compatible avec un système de comptabilisation pour la vie économique.
L’intelligence artificielle utilisée pour emboîter les billes dans les différents emplacements des plateaux a aidé les chercheurs à comprendre quelles pièces pouvaient se loger dans quels emplacements et regrouper les billes par similarité. L’équipe scientifique avait préalablement utilisé des méthodes statistiques conventionnelles. Ces nouvelles techniques d’investigation vont aussi être utilisées pour essayer de déterminer des règles possibles et peuvent dès à présent être utilisées sur d’autres recherches archéologiques.
En savoir plus : lien vers la publication scientifique
