La vue clichée de Santorin avec les belles maisons blanches agglutinées à flanc de falaise et surplombant la mer Égée, c’est presque à coup sûr Oia. En effet, seuls quelques endroits sur l’île principale de Santorin ont cette spécificité et ce sont ces vues de rêve que viennent chercher les voyageurs : les couchers de soleil de Santorin ? Oia ! Les maisons blanches avec 2 moulins ? Oia ! Les piscines à débordement face à la mer ? Encore Oia !
Il y a d’autres lieux très beaux sur Santorin mais force est de constater que tous les regards se dirigent vers ce côté de l’île. Pas pour le meilleur d’ailleurs. Fortement touché par le séisme de 1956, l’ancien village s’est reconstruit et complètement transformé ces dernières dizaines d’années et il faut gratter sous le clinquant pour trouver quelques traces d’authenticité dans ces parages de l’île. Mais cela ne gênera pas la plupart des vacanciers qui choisissent avant tout Oia pour ses points de vue spectaculaires et ses prestations haut de gamme.
Oia se trouve dans la pointe Nord Ouest de l’île et depuis cet endroit tous les regards se dirigent naturellement vers l’île proche de Thirasia ainsi que vers le centre de la caldeira dont la vue est charmante. Le village se situe entre 70 et 100m au dessus de la mer Égée et s’étale sur presque 2km de long. La pente naturelle des lieux et l’exposition plein Sud a incité à bâtir sur les flancs en surplomb de l’eau et protège Oia des vents du Nord : la conjonction de ces différentes particularités géographiques formèrent le terreau du succès touristique du village. Si l’on ajoute à ces caractéristiques naturelles, quelques vieilles pierres, deux petits ports ainsi que quelques adresses réputées, on obtient la combinaison parfaite pour plaire aux touristes.
? Une des activités phares à Santorin est l’excursion en bateau jusqu’au volcan encore actif au centre de la caldeira.
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Depuis, les maisons chaulées ont poussé comme des champignons et malgré l’espace restreint, les hébergements de luxe avec piscine et prestations très haut de gamme ont réussi à s’implanter dans le village en prenant de l’espace soit côté falaise et caldeira soit sur les hauteurs en direction de Finikia et Imerovigli. Dans les ruelles du village, des galeries d’art, des restaurants gastronomiques et des artisans travaillant des matériaux nobles côtoient des boutiques de luxe. Mais dès que la vue sur la caldeira disparaît lorsqu’on avance vers le Nord de l’île en direction de Tholos et Paradisos, la vue de carte postale disparaît et l’attrait diminue d’autant.
Petit village de pêcheurs, Oia s’est d’abord appelé Anomeria ou Apano Meria jusque dans les années 1930. Ce nom distinguait la partie basse avec les ports et la partie haute – au dessus de la falaise. Auparavant, lorsque Santorin était sous la mainmise de Venise, il y avait un château, désormais en ruine, qui protégeait l’île et abritait l’aristocratie locale. Mais le village existe depuis le 13ème siècle au moins. À la fin du 19ème siècle, Oia était à son apogée et la richesse économique provenait des échanges maritimes entre la Russie et Alexandrie. La flotte de 130 bateaux marchands propulsés par Éole et le chantier naval n’existent plus mais les belles maisons des armateurs sont toujours visibles sur la partie haute du village.
Passé de 2500 habitants en 1890 à seulement 300 personnes à la fin des années 70, Oia compte aujourd’hui plus de 600 habitants à l’année vivant essentiellement du tourisme.
Les maisons troglodytes et les maisons de maître d’Oia
Dès la fin des années 1970, différents programmes de préservation initiés par les autorités touristiques nationales ont permis de protéger et de restaurer certaines maisons typiques et notamment les habitations troglodytes de marins qui sont aujourd’hui recherchées et qui se louent à prix d’or par les vacanciers.
Ces maisons troglodytes traditionnelles sont une caractéristique locale : construite à même la roche, elles utilisent la pierre locale qui est mélangée avec de la chaux pour obtenir un mortier que l’on appelle de Théra et qui est très résistant. En plus d’obtenir d’excellentes performances énergétiques assurant une température agréable quelque soit la saison, ce mode de construction permet aussi de nombreuses formes.
Comme l’espace est restreint, les habitations occupent peu de places du côté de l’extérieur mais se prolongent profond dans la roche. On obtient alors des habitations tout en longueur avec des fenêtres uniquement sur une face. À l’intérieur, les pièces s’enchaînent en prenant attention à ce que la ventilation se fasse bien jusqu’au fond de l’habitation. Du côté extérieur, la petite cour est souvent le toit de la maison troglodyte située juste en dessous.
Les maisons des riches habitants sont appelées ici « maisons de capitaine ». Autant les équipages de marins habitaient les maisons troglodytes, autant les armateurs habitaient dans de vraies maisons de 2 étages plus lumineuses et plus grandes mais pas forcément plus agréable ou plus décorées. Ces maisons restent sobres et de construction simple mais peuvent avoir des porches ou des dômes s’inspirant de l’architecture néoclassique et vénitienne.
Visiter Oia, le village à voir de Santorini
- Le Château byzantin de Saint-Nicolas (Kasteli Agios Nikolaos) datant de 1480. Il est en ruine après avoir supporté guerres, éruptions volcaniques mais c’est surtout le tremblements de terre de 1956 qui l’a le plus endommagé. S’il allait jusqu’à la baie d’Ammoudi par le passé, il n’en reste aujourd’hui qu’un pan de façade et la base de la tour. Peu d’intérêt touristique. Mais il reste le lieux le plus recherché pour venir voir le coucher de soleil avec les moulins à vent…
- Voir le coucher de soleil sur la mer Égée depuis l’esplanade du château de Saint-Nicolas. Beaucoup de monde tous les soirs jusque très tard dans la saison. Les autres lieux proches sont de bonnes alternatives sauf si vous adorez les bains de foule.
- La rue commerçante principale du village est un incontournable et la plupart des touristes s’y délestent d’une partie de leur budget vacances. Les autres ruelles, qui ne sont pas pavées de marbre, ne sont pas à négliger non plus et si les échoppes y sont moins nombreuses, s’y perdre est une vraie expérience que beaucoup recherchent.
- Le musée maritime avec ses maquettes et ses instruments de navigation, photos et cartes d’époque.
- Le port d’Ammoudi – à l’Ouest – permet de relier Thirassia en bateau mais il faudra d’abord descendre – puis remonter – les 300 marches qui permettent d’y accéder à pied.
- Le second port – au Sud – était le chantier naval. On y accède via un chemin sinueux. Son intérêt est plus limité.
- Il est possible de se baigner à Ammoudi mais la plage de Katharos au Nord-Ouest, malgré ses forts courants, reste idéale pour faire trempette à proximité d’Oia.
- Les églises sont nombreuses comme partout en Grèce et beaucoup sont restaurées dans le village. Certaines furent construites en mémoire des marins disparus en mer.
Loger sur Oia
Lieu le plus huppé de l’île, Oia est aussi celui qui est le plus cher. Mais tous les quartiers ne se valent pas et il existe différents secteurs sur Oia :
- Au niveau de l’eau se trouvent Ammoudi et Armeni. Excentrés du village principal, ces 2 quartiers sont surtout des lieux de passage et sont loin du cœur du village. Il faudra avaler plus d’une centaine de mètres de dénivelé pour accéder au centre et les mollets s’en souviennent ! Quelques logements sont toutefois disponibles.
- Tout contre la falaise se trouvent les maisons troglodytes. Elles s’étendent de la face Est du village et se poursuivent sur la face Sud. D’accès peu aisé (quand on a des valises), les lieux sont très recherchés avec vue sur la caldeira. Les habitations sont parfois exiguës, la vue vertigineuse mais l’ambiance est vraiment exceptionnelle et dépaysante.
- Sur le haut, que l’on voit parfois appelé le « nid d’aigle » à 150 au-dessus des flots, dès que la pente est moins raide, on trouve des maisons plus classiques et les fameuses maisons de capitaine. De part et d’autre de la place principale et aux abords de belles églises se trouve la rue piétonne principale « Nikalaou Namikaou ». Secteur très prisé, il attire beaucoup de monde. C’est ici que se trouvent les grands établissements hôteliers luxueux.
- Et encore plus au Nord, la route qui relie Fira à Oia et qui continue vers les autres lieux plus au Nord. Moins côté, ce secteur est moins pittoresque, sans la belle vue sur la caldeira et avec les bruits de la vie citadine. On retrouve dans ce secteur des locations moins chères.
Sur Oia, de nombreux commerces permettent de faire ses achats de premières nécessités et beaucoup de boutiques permettent de faire des achats plaisirs : restaurants, boutiques de créateurs, boutiques de luxe, artisanat d’art, galeries… Sans prendre de véhicule, il est tout à fait possible de profiter d’Oia et d’y vivre durant tout votre séjour sans devoir prévoir d’excursions en dehors du village pour le ravitaillement ou les courses de tous les jours.
Venir à Oia
Village majeur de l’île, il n’y a aucun problème pour y accéder. Bus, voiture, taxis, il y a toujours moyen se rendre sur Oia et il faudra choisir entre les 2 routes disponibles pour se rendre sur Oia : la première, la plus jolie passe du côté de la caldeira et longe la face Ouest de l’île. La seconde, plus roulante mais moins jolie passe par le Nord et contourne l’île.
SItuée à 12Km de Fira, la capitale de l’île, il faut compter 20 bonnes minutes en voiture pour arriver jusqu’à Oia. En été, avec la foule, ce temps de trajet peut parfois doubler. L’aéroport de l’île qui se trouve à 17km nécessite lui aussi 20 bonnes minutes de voiture.